Après plusieurs mois de crise, la junte militaire au pouvoir au Niger a annoncé jeudi 19 juin la nationalisation de la Somaïr, filiale du géant français de l'uranium Orano qui en avait perdu le contrôle opérationnel depuis déjà plusieurs mois. Le dossier était devenu un symbole des tensions entre Paris et Niamey depuis le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum, en juillet 2023.
En décembre dernier, Orano avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger : le gisement d’Imouraren, la mine de Cominak et celle de la Somaïr. Le groupe français, qui restait toutefois majoritaire à plus de 60 % dans ces filiales, avait alors engagé plusieurs procédures d’arbitrage international contre l’État du Niger.
Le mois dernier, Orano s’était par ailleurs dit sans nouvelle du directeur local de la Somaïr après une perquisition dans les bureaux de la société par les forces de sécurité. À cette occasion, du matériel informatique et des téléphones portables avaient été saisis selon Orano, qui avait dans la foulée saisi le procureur de la République pour arrestation arbitraire et détention illégale.
Jeudi, les autorités nigériennes ont donc franchi une nouvelle étape. Selon la RTN, l’État du Niger a décidé de nationaliser la Somaïr « face au comportement irresponsable, illégal et déloyal d'Orano, société détenue par l'État français, un État ouvertement hostile au Niger ». « Par cette nationalisation, les actions et le patrimoine de la Somaïr sont intégralement transférés en toute propriété à l'État du Niger », a ajouté la télévision nationale avant de préciser que les détenteurs d'actions bénéficieraient d'une « indemnité » de compensation.
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