Pulchellus

Stop à la chienlit (Opinion)

L’heure est grave! La Guinée est en train d’écrire une nouvelle page sombre de son histoire. À la manifestation du lundi 14, l‘État a su opposer la force brute entrainant larmes et sang. Cette réponse exécive ne peut qu’engendrer la haine, la frustration et la défiance vis-à-vis de l‘autorité pubique or la force, dans un État démocratique, doit résider dans la justice.
Le chef de l’État doit s’exprimer. Il doit s’exprimer en tirant les leçons de tous ces troubles, de toutes ses tensions avant que la situation ne dérape davantage. Il doit avoir le courage de ne pas conduire le pays dans une nouvelle ère d’instabilité en changeant de constitution pour se maintenir au pouvoir. Si la légalité d’un tel projet est difficilement contestable, il convient de noter qu’ « une action peut être dans la ligne de la légalité la plus pure et se révéler parfaitement illégitime.
La légitimité, c’est la conformité à la conscience du moment …» et l’heure est à l’alternance. Et l’alternance est une source d’espoir, une source de paix … Il doit avoir le courage de mettre un terme à toute cette barbarie qui vient de s’abattre sur de pauvres citoyens, rendre justice aux victimes et mettre fin aux arrestations arbitraires au risque de voir la chienlit s’installer durablement.
Ce courage, comme le disait Jaurès « ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ». Il doit, pour le reste de son dernier mandat, s’atteler à l’édification d’un État caractérisé par l’enracinement effectif des valeurs, principes et normes de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’homme.
À construire un État plus juste, un mode de développement qui ne laisse personne au bord du chemin, qui mette fin à la fracture entre les différentes couches de notre société. Changer de constitution pour se péréniser au pouvoir n’est profitable ni au pays – qui aspire intégrer le concert des nations démocratiques-, ni au peuple – qui a soif de changement- ni au chef de l’État lui-même qui, après un demi-siècle de combat politique, mérite une retraite dans l’honneur.
Les seuls bénéficiaires étant un pétit clan qui a déjà vendu son âme au diable et qui ne cherche qu’à conserver ses privilèges particuliers, à n’importe quel prix, au détriment de l‘intérêt général. À ceux qui entonnent les mélodies des sirènes révisionnistes, Montesquieu conseille qu’ « Il ne faut toucher aux lois que d’une main tremblante » et Rousseau rajoute que « c’est une prévoyance très nécessaire de sentir qu’on ne peut tout prévoir ». DYM YACINE – Enseignant – Président ‘’ACTION CITOYENNE’’

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